
SÉANCE 14 :
CHASSIS, CABINE et SELLETTE

Objectif de cette séance : développer les connaissances permettant de conduire rationnellement et en sécurité le véhicule, et d'en exploiter les caractéristiques techniques.
Le conducteur doit être capable d'exploiter les caractéristiques techniques du véhicule en toutes circonstances, et d'identifier les principaux composants du châssis, y compris la cabine et la sellette...
​​Le coin du prof'...

Fiche séance
Document
de Synthèse
Document enseignant
​​Le coin de l'élève...

Fiche contrat
Je découvre...
et j'apprends !
Je m'exerce !
Je m'évalue !
1 - Le châssis
1.1 Définition :
C’est le squelette du véhicule, tous les éléments y sont rattachés.
​
Le châssis supporte donc tous les éléments du véhicule ( chaine cinématique, direction, suspensions, câblages… ) mais aussi la charge.


1.2 Description d'un châssis PL :


1.3 Qualités requises :
-
Il doit être suffisamment rigide et robuste pour supporter la charge et tous les éléments mécaniques,
​
-
Tout en restant assez léger pour augmenter la charge utile.
-
Il doit être assez souple pour résister aux déformations des routes et terrains
-
Il doit permettre et faciliter l’accès aux organes mécaniques ( entretien, réparations… ).
1.4 Précautions d'utilisation :
.jpg)
Le rôle du conducteur :
​
Prendre garde à la répartition des charges à l’intérieur de la caisse, notamment ne pas surcharger le porte à faux surtout si celui-ci est important et même pour de court trajet ( ne pas céder à la facilité ) car :
​
- Risque de déformation définitive de celui-ci ( dépassement de la limite d’élasticité )
- Risque de chute des marchandises car les porte à faux sont les zones les moins stables du véhicule ( penser au plongeoir de la piscine ), de plus, les marchandises doivent toujours être calées vers l’avant
​
- Risque de perte de direction avec possibilité d’accident, de mise en
portefeuille pour un véhicule articulé surtout si le véhicule est très peu
chargé à l’avant,
​
Être attentif à la répartition des charges, notamment pour les
charges très lourdes et de peu d’encombrement qui mal
positionnées peuvent déformer un châssis et avoir des
conséquences néfastes sur le comportement du véhicule.


En conduite, éviter si possible les nids de poule et autres déformations des routes, ou ralentir à une vitesse convenable quand ceux-ci ne sont pas évitables ( passages à niveau et ralentisseurs par exemples )
A savoir…
​
Plus l’empattement d’un véhicule est long, plus son rayon de braquage est important et moins celui-ci est maniable ( besoin de plus de place pour manœuvrer, risque plus important d’accrochage… )
​
​
​
​
​
Plus les porte à faux sont importants, plus il y a de « balayage » de l’espace lors des manœuvres et donc risque d’accrochage
​
​


Attention lors des manœuvres de ne pas surprendre ou heurter les piétons et/ou les autres véhicules par le déplacement et le balayage des portes à faux.
​
​

​
Le châssis d’un véhicule n’est qu’un ensemble de compromis, il n’est donc jamais parfait, et c’est au conducteur d’adapter sa conduite à celui-ci (positionnement, contrôles…).
​
​
​
​
Certains véhicules sont munis de barre anti-encastrement escamotable, il faut penser, en circulation, à leur bon positionnement.
​
​


Maintenance sur le châssis :
​
Il ne faut jamais entreprendre d’opérations de perçage ou de soudure qui pourraient affaiblir la rigidité du châssis sans demander l’avis du constructeur

2 - La cabine
2.1 Définition :
La cabine est un espace clos qui assure la protection du poste de conduite.
Il peut y avoir en plus un compartiment rattaché à la cabine où le chauffeur peut se reposer pendant qu'un autre conduit ou dans le cas où le(s) chauffeur(s) est (sont) en repos : la couchette.

2.2 Présentation :

La cabine avancée :
​
Une cabine avancée, ou « nez plat », est une cabine où le siège du chauffeur est au-dessus de l'essieu avant ; le moteur se trouvant sous la cabine. Cette conception est presque omniprésente en Europe, où les camions sont strictement réglementés, mais aussi largement utilisée dans le reste du monde. Ils étaient fréquents aux États-Unis, mais ils ont perdu de leur importance à cause de l'extension des voies de circulation, ce qui a conduit à l'utilisation de camions plus grands et à l'autorisation de leur circulation au début des années 1980. Pour accéder au moteur, la cabine entière bascule vers l'avant. Ce type de cabine est particulièrement bien adapté aux conditions de livraison en Europe, où de nombreuses routes suivent le tracé de parcours beaucoup plus anciens et voies de roulement qui exigent une capacité de virage supplémentaire de la cabine. La conception de cabine avancée est due à Viktor Schreckengost .

La cabine conventionnelle :
​
Une cabine conventionnelle ( ou encore « cabine à capot », « cabine reculée » ou « nez long » ) est une cabine où le poste de conduite est situé derrière le compartiment moteur et non pas au-dessus de l'essieu avant. Ce type de cabine est beaucoup plus présent aux États-Unis où la longueur des ensembles routiers est moins réglementée qu'en Europe. Ce type de cabine permet de s'affranchir du capot moteur, souvent présent dans les cabines avancées, la partie couchette est -sur les modèles outre-Atlantique les plus anciens- une cellule rapportée, aménageable à volonté et, sur les modèles plus récents, est désormais intégrée au reste de la cabine.

La cabine duplex :
​
Une cabine dont le poste de repos se situe au dessus du poste de conduite et non pas à l’arrière de la cabine comme dans la plupart des cabines avancées,
C'est une cabine avec couchette en surélévation, dans laquelle on accède à l'aide d'une petite échelle et un corps de "contorsionniste". La carrosserie extérieure fait office de déflecteur de pavillon, favorisant une meilleure pénétration dans l'air.
Peu appréciée des conducteurs car l’accès n’est des plus aisé, et qu’en été, la température y est souvent particulièrement élevée et insupportable… le routier appelaient ce type d’aménagement de « pigeonnier » ( on les trouve encore sur certains VUL et camping-car sous le nom de « capucine » ).
2.3 Ergonomie du poste de conduite :
Définition :
​
L'ergonomie est l' étude scientifique des conditions de
travail et des relations entre l'être humain et la machine.
L'ergonomie permet l' adaptation d'un environnement de
travail aux besoins de l'utilisateur (outils, matériel, organisation…)

C'est l'étude quantitative et qualitative du travail dans l'entreprise, visant à améliorer les conditions de travail et à accroître la productivité. (Le but de cette science est de tenter d'adapter le travail à l'homme en analysant notamment les différentes étapes du travail industriel, leur perception par celui qui exécute, la transmission de l'information et, de façon parallèle, l'apprentissage de l'homme qui doit s'adapter aux contraintes technologiques.)
Du poste de conduite d'hier...



... au poste de conduite d'aujourd'hui,



... et même au poste de conduite de demain.



L'ergonomie a offert beaucoup de progrès et d’évolutions ces dernières décennies…
​
- Gain en confort ( siège pneumatique, bruit… )
​
- Accessibilité des commandes améliorée notamment grâce à l’intervention et la collaboration entre constructeurs et ergothérapeutes
​
- Amélioration en sécurité : lisibilité des voyants, équipement type airbag, ceinture…
​
- Assistances à la conduite ( direction, freinage, embrayage… ) qui soulagent le conducteur…
Vidéo Mercedes VI - nouvelle cabine ACTROS
Vidéo Mercedes VI - Ergonomie de la cabine ACTROS
2.4 Basculement de la cabine :

Il peut être nécessaire de basculer la cabine pour accéder à certains organes mécaniques, soit à l’occasion d’opérations d’entretien, soit consécutivement à une panne.
​
Pour éviter tout accident lors du basculement, ou lors du travail sous la cabine ou lors de la descente de celle-ci, il faut respecter très précisément une procédure ( un ordre des opérations à effectuer ).
2.4.1 Énumération des différentes opérations lors du basculement de la cabine :
Étape â‘ :
• Immobiliser le véhicule sur un endroit le plus plat possible ( immobilisation avec frein de parc et éventuellement des cales )
• Mettre le moteur à l’arrêt et la boite de vitesses au point mort
• Si immobilisation sur le bord ou sur la chaussée : signaler le véhicule ( feux de détresse, triangle de présignalisation… )

Étape â‘¡ :
• Vider la cabine des objets libres (attention au risque de projections)
• Vérifier la fermeture des portes

Étape â‘¢ :
• Vérifier le dégagement de la zone de basculement (devant et en haut)


Étape â‘£ :
• Éventuellement, ouvrir la calandre ( Il est même conseillé de l'ouvrir systématiquement... )
• Éventuellement, enlever le verrouillage de sécurité ( si la cabine est en équipée )


Étape ⑤ :
• Procéder au levage de la cabine
• Placer une barre de sécurité ou lever la cabine bien à fond ( La cabine doit basculer vers l’avant de son propre poids )


2.4.2 Énumération des différentes opérations lors de la remise en place de la cabine :
Étape â‘ :
• Vérifier de ne pas avoir oublié d’outillage sous la cabine
• Éventuellement, enlever la barre de sécurité
• Procéder à la descente de la cabine ( après inversion du robinet de basculement )

Étape â‘¡ :
• Vérifier le bon verrouillage de la cabine ( avec la fermeture du verrou, à l’aide d’un voyant au tableau de bord ou encore en passant une vitesse… )
• Ne pas oublier de ranger la barre de levage et l’outillage

A savoir :
De nombreux accidents peuvent avoir lieu lors des basculements de cabine. Si basculer une cabine pour effectuer un entretien périodique pose rarement de problème, ce n’est plus la même chose, la nuit, l’hiver ou sur le bord d’une route pour se dépanner. Là, soumis à d’autres stress, le conducteur oublie alors la plupart des règles de sécurité…
​
C’est pourquoi :
- Il faut toujours garder son calme et être méthodique,
- Dès l’apprentissage, apprendre à procéder toujours de la même manière pour éviter les oublis,

Vidéo Mercedes VI - Basculement cabine ACTROS
3 - La sellette d'attelage
3.1 Définition :
Une sellette, aussi appelée Fifth wheel coupling ( littéralement « cinquième roue d'accouplement » ) par les anglo-saxons, est une plateforme sur laquelle vient reposer l'avant d'une semi-remorque accrochée à un tracteur routier
( ensemble routier officiellement nommé « véhicule articulé » ) et se trouve au-dessus de l'essieu ( ou des essieux ) arrière du véhicule tracteur.
Cette sellette peut être montée sur un dolly ( ou diabolo ) ce qui permet l'attelage d'une semi-remorque à l'arrière d'un camion porteur ( ce camion ne possède pas sa propre sellette ) ou, dans les pays dont la législation l'autorise, d’atteler deux semi-remorques ( on parle alors de train double ).
3.2 Description :
La Plateforme â‘ , d'une forme relativement ronde, elle est articulée sur un axe transversal (elle peut donc basculer d'avant en arrière) qui est relié à un sommier â‘¡, fixe ou réglable selon la législation en vigueur dans la région d'utilisation.
​
​
Sa partie arrière est biseautée afin de faciliter son passage sous la semi-remorque ; cette partie biseautée â‘¢, ouverte en V (une sorte d'entonnoir), guide le pivot d'attelage (ou « cheville ouvrière » â‘£ou « axe d'attelage ») qui vient se loger dans une pièce de nylon moulée dans un « fer à cheval » ⑤ d'acier boulonné sous la plateforme.
​
​
Un verrou â‘¥, comportant une sécurité, maintient l'axe en place ; le déverrouillage s'effectue via un mécanisme à levier ⑦.
L'articulation sur son axe transversal permet à la sellette de supporter le tangage de l'ensemble lors de passage de relief.
L'axe d'attelage, qui maintient la remorque au tracteur, supporte aussi les mouvements de la semi dans les virages ou lors des manœuvres.



3.3 Fonctionnement :

Vidéo JOST - Démonstration sellette d'attelage
Vidéo JOST - Attelage KKS System
3.4 Entretien et maintenance :
Maintenance qui incombe au conducteur...

Rôle du conducteur :
​
Il doit systématiquement procéder au contrôle du bon verrouillage du verrou coupleur après avoir attelé une semi-remorque.
Ainsi que contrôler l’absence d’un jeu trop important entre la sellette et la cheville ouvrière de la semi-remorque.


Entretien à effectuer sur les sellettes :
​
- Graisser régulièrement les articulations ( graisseurs ) et le plateau
( sauf si celui-ci est pourvu de patins auto-lubrifiants ou en téflon )
- Nettoyer le surplus de graisse
- Régler le jeu entre la sellette et la cheville ouvrière

A savoir :
​
La sellette coulée SAF-Holland à faible besoin d’entretien, 5WT-SH3, est équipée d’une bague d’usure et de plaques coulissantes spéciales recouvertes de Téflon. Les plaques coulissantes font que la sellette n’a quasiment pas besoin d’entretien et rend son utilisation très facile.
​
La surface des plaques doit cependant être lubrifiée, tout comme les pièces de verrouillage et le pivot d’attelage, avec une fine couche de graisse haute pression à grande durabilité.
Lors d’un changement de remorque, la graisse et la boue ou les gravillons endommagent les plaques en téflon. Ce matériau doit donc uniquement être utilisé avec des remorques dont la plaque d’usure est bien lisse et propre.

3.5 Règles d'utilisation :
Les précautions prises par le conducteur :
Le conducteur doit veiller à utiliser correctement sa sellette :
- Éviter les frottements exagérés entre le plateau de la sellette et la semi-remorque tant à l’attelage qu’au dételage.
- Vérifier avant chaque attelage l’état du plateau, notamment l’absence de corps étrangers abrasifs (sable par exemple) et graisser le plateau si besoin,
- Vérifier le bon verrouillage du verrou coupleur après chaque attelage et placer la goupille de sécurité si nécessaire
​​A Savoir :
Il existe plusieurs fabricants de sellettes d’attelage aussi les systèmes de verrouillage et de déverrouillage sont souvent différents.
Toutes ces sellettes sont munies de systèmes de sécurité, par contre certains sont à mettre en place manuellement.

​
Avec l’aide du carnet d’entretien et de la notice du véhicule, le conducteur veille au respect de la périodicité des contrôles et entretiens.

.png)